Les pays africains, les moins responsables de la crise climatique mondiale, font face à une baisse de leur taux de croissance du PIB pouvant atteindre 64 % d’ici la fin du siècle, selon les recherches, même si le monde réussit à limiter le réchauffement climatique à 1,5°C.
Alors que les dirigeants mondiaux se précipitent pour une action climatique lors du sommet de l’ONU en Égypte, une étude commandée par Christian Aid a révélé que la combustion de combustibles fossiles au rythme actuel aura un impact énorme sur les finances des pays africains. L’impact moyen sur le PIB par habitant pourrait atteindre 34 %, selon le rapport, tandis que l’effet sur la croissance du PIB entraînera une réduction moyenne de 20 % des taux d’ici 2050 et un énorme 64 % en moyenne d’ici 2100.
Les conclusions soulignent le besoin urgent de progrès tangibles en matière de financement climatique pour l’adaptation et les pertes et dommages, des domaines clés dans lesquels les pays en développement exerceront une pression sur les pays les plus riches qui polluent à Charm el-Cheikh mercredi, jour financier de la Cop27.
“La finance climatique n’est pas la charité, c’est la justice climatique”, a déclaré Nabeel Munir, diplomate pakistanais et négociateur en chef pour les pays en développement du G77 à la Cop27.
Les 54 pays d’Afrique concentrent 15 % de la population mondiale mais contribuent à moins de 4 % du CO2 qui réchauffe la planète, contre 27 % en Chine, 15 % aux États-Unis et 17 % dans l’UE. Mais c’est le continent le plus touché par les changements climatiques catastrophiques, tels que l’élévation du niveau de la mer et la fonte des glaciers, ainsi que par des phénomènes météorologiques extrêmes de plus en plus irréguliers et destructeurs, tels que les sécheresses, les incendies de forêt, les inondations et les vagues de chaleur.
L’étude a examiné la croissance estimée du PIB de 50 pays africains en l’absence de réchauffement climatique, par rapport aux meilleurs et pires scénarios de 1,5°C et 2,4°C d’ici 2100.
Dans le cadre des politiques climatiques actuelles, la croissance du PIB dans huit pays (Soudan, Mauritanie, Mali, Niger, Burkina Faso, Tchad, Djibouti et Nigéria) pourrait être réduite jusqu’à 75 %. Les pays les plus touchés génèrent moins de 0,43 tonne de dioxyde de carbone (CO2) par personne, contrairement aux États-Unis et au Canada qui en génèrent 14 et l’Arabie saoudite 18 tonnes par personne.
Au Soudan, où cette année de fortes pluies et des crues soudaines ont touché plus de 250 000 personnes dans 15 des 18 provinces, la croissance économique pourrait être affectée à hauteur de 84 % dans le cadre des politiques climatiques mondiales actuelles.