Au Sahel, le nombre de mines informelles augmente à mesure que les zones d’extraction de l’or échappent au contrôle de l’État. Le Mali est en train de devenir une plaque tournante de l’achat d’or pour les pays sahéliens, tandis que Dubaï est devenue la principale destination de la production artisanale d’or du continent africain. Des fonderies cachées de Bamako aux mines artisanales de Côte d’Ivoire et à un important marché de l’or à Dubaï, Caroline Dumay enquête sur la transformation de l’industrie mondiale de l’or.
Les Émirats arabes unis sont pointés du doigt pour avoir fermé les yeux sur l’origine des lingots d’or entrant sur leur territoire. En réponse, des institutions internationales telles que l’OCDE appellent à une réglementation plus stricte de l’industrie. Le boom de l’or dans les régions sahéliennes intéresse de plus en plus les groupes armés, y compris les jihadistes.
Cette enquête, menée pendant plus d’un an dans plusieurs pays africains, a été déclenchée par l’arrestation de “mules” franco-malgaches à l’aéroport de Johannesburg en décembre 2020 transportant 73 kilogrammes d’or dans leurs bagages.
Le journaliste à l’origine de ce documentaire a cherché à découvrir qui possédait l’or, en collaboration avec Stefan Carstens, Graham Walsh et Damien Koffi, ainsi que Walid Ag Menani et Anne-Fleur Lespiaut, qui ont pris des images exclusives des fonderies du grand marché de l’or de Bamako et de la mine Intahaka au nord du Mali.